Départ de Roissy CdG, arrivée à Phnom Penh via Kuala Lumpur, Kratie et le Mekong, Siem Reap et les temples d'Angkor, Banteay Srei, Samré, le grand tour d'Angkor, Roluos, Tonlé Sap et le village de Kampong Phluk, Kampot-Kep et retour vers Paris CdG.
Le pays du sourire....et du génocide
Notre voyage au Cambodge que nous devions effectuer avec les amis Mariau commence mal.
Malheureusement la veille du départ, Catherine apprendra le décès de sa
maman et ils décideront logiquement d'annuler leur voyage. Comme pour nos autres séjours, ce blog n'a pas vocation à reproduire les informations fournies par les guides ou le web mais plutôt faire partager nos découvertes, nos réflexions et les anecdotes amusantes de la vie de tout les jours.
Nous avons beaucoup apprécié notre séjour pour l’intérêt du patrimoine historique (Angkor), des ballades sur le Mekong et Tonlé Sap, de la beauté simple de la côte (Kep) mais également pour la qualité de l'accueil et des contacts avec tout les cambodgiens au cours de nos pérégrinations en tuk-tuk, vélos ou bus. La chaleur sèche de mars avec ses 38°C l'après midi a finalement été très supportable. On ne peut pas passer sous silence le crime des Khmers rouges qui reste une énigme pour nous. Comment un peuple aussi généreux et aimable a t-il pu générer ce génocide?
Espérons qu'un nouveau régime politique incarné par l'opposant
Sam Rainsy, de retour au pays après un exil forcé, sera élu prochainement et fera profiter dans l'avenir un peu plus les cambodgiens des bienfaits du développement de l'économie et du tourisme.

Nous
partîmes donc seuls par un long vol Malaysian Airlines pour Phnom Penh
via Kuala Lompur (Malaisie) en Airbus A380, donc assez confortablement.
Nous apprendrons le 8 mars qu'un avion de la même compagnie avait
disparu en mer ce qui ne nous rassura pas pour le retour. Comme le montre la
carte de notre itinéraire, nous passâmes d'abord deux jours dans la capitale, puis nous
primes un bus pour la petite ville calme de Kratie en bordure du Mekong
avant de rejoindre en minivan la ville touristique par excellence de
Siem Reap connue pour les temples d'Angkor que nous visiterons pendant
les trois jours de notre séjour. Après une ballade sur le lac Tonlé Sap
nous primes un bus de nuit pour Sihanouk ville (Kampot) et après plus de
12h de route nous rejoignîmes le village balnéaire de Kep, près de la
frontière vietnamienne pour une séjour reposant au bord du golf de Siam
avant de reprendre l'avion à Phnom Penh pour paris CdG à nouveau via
Kuala Lumpur sans incident.
Un peu d'histoire...Le Cambodge a été habité par des populations troglodytes dès 4200 avant JC. Les premières traces de civilisation Khmers datent du VIIe de notre ère avec l'empire d'Angkor en 802 et la construction d'Angkor Vat par le roi Suryavarnan II à partir de 1002. Les guerres se sont succédées entre les khmers et les vietnamiens (1152 et 1834), les Chams (musulmans, 1177) , les Thaïs (1431) ou les Siams (Thaïlande) qui détruisent Phnom Penh (1772). En 1863 la France impose le protectorat à Norodom1er avec la rébellion connue pour sa répression par "les canonnières du Mekong" en 1885. En 1963, Pol Pot lance la guérilla contre le pouvoir avec l'aide des vietnamiens. Les bombardements américains du Cambodge traversé par les vietmins en 1969 font plus de 200.000 morts. Le maréchal Long Nol renverse Sihanouk en 1970, lui même étant remplacé par les khmers rouges en 1975 qui effectue une "purge sanglante" avec plus de millions de morts en cinq ans.

En 1979, le pays est libéré par les vietnamiens qui refouleront un peu plus tard les khmers rouges vers la frontière thaïlandaise. La famine de 1981 provoque une aide internationale (Sauvons le Kampouchea). En 1985 Hun Sen (Parti du Peuple Cambodgien-PPC, ex communiste) devient premier ministre et gardera le pouvoir jusqu'à nos jours. Sihanouk abdique pour son fils Sihamoni en 2004. Le régime est très corrompu et l'opposant démocrate Sam Rainsy (FUNCIPEC), veut provoquer des élections anticipées (elles sont prévues en 2018). Des manifestations à Phnom Penh en janvier 2014 font une dizaine de morts. Des panneaux publicitaires montrant Hun Sen et deux politiciens du PPC, appelés "
les 3 voleurs" par les gens, inondent le pays.
Le Cambodge aujourd'hui...Le système politique en place depuis 1985 avec son premier ministre Hun Sen est très corrompu. Le roi Sihamoni n'a pas de pouvoir réel. Le gouvernement délègue sans discernement la construction des logements, les infrastructures comme la construction ou l'entretien des routes à des compagnies étrangères coréennes ou autres qui "rémunèrent" les caciques du régime et enrichissent certains qui paradent au volant de leur superbe 4x4. Il y a plus de Lexus au kilomètre carré à Phnom Penh en pourcentage de la population que de Renault Clio à Paris! Même l'entrée du site d'Angkor est gérée par une compagnie étrangère qui se garde de réinvestir dans la restauration des ruines. Il n'y a pas d'industrie significative malgré un début de développement autour du port de Sihanouk ville et la culture dépend largement des capacités d'irrigation variable selon les années avec les risques de famine (2011). L’État n'investit pas assez dans les projets de barrages.
Reste le tourisme, seul vrai chance du Cambodge actuellement.Le pays est parfaitement bien couvert au niveau des communications mobiles et du wifi gratuit dans tous les lieux touristiques et restaurants.
Le salaire moyen est de 80$ (le dollar US cohabite avec le Riel au Cambodge), ce qui favorise également le blanchiment de l'argent sale par les étrangers américains, russes ou autres.Malgré les aides étrangères souvent en partie détournées (la Chine a donné 1,1 milliard de $ en 2009) le pays reste le plus pauvre d'Asie. L'environnement est menacé par la déforestation bien que nous ayons constaté des nouvelles et immenses plantations de palmiers avant d'arriver sur Siem Reap. La manne viendra peut être de l'exploitation du pétrole dans le golf de Siam. La Thaïlande propose au Cambodge de lui verser une soulte de 2 milliards de $US par an pour exploiter des puits offshore dans les eaux territoriales cambodgiennes.
Il n'y a plus guère de traces de la présence de la France entre 1863 et l'après guerre d'Indochine excepté la tradition du pain français. Les anciens qui parlaient le français ont disparu. Ne parlons pas des voitures dont le marché est trusté par Toyota et sa marque premium Lexus.
La vie de famille et la maison sur pilotis: Les habitations en bois avec au mieux un toit en tuiles pour les plus aisés, sont concentrées le long des routes qui elles mêmes suivent les fleuves (Mekong et Tonlé Sap) pour d'évidentes raisons d'irrigation des terres.

Le mode de vie des cambodgiens de la campagne reste essentiellement centrée sur la cellule familiale où chacun contribue à sa "survie" dans une économie de subsistance (on vend et on achète essentiellement localement). En général, la somme des salaires ne suffit pas à nourrir la famille, il faut trouver des compléments comme l'élevage de poulets ou la vente en bord de route de produits locaux, légumes, boissons, essence pour les tuk tuk etc...Les animaux (chiens, poules, vaches) vivent avec les hommes surtout à la période des crues alors que le RdC et parfois le premier étage des maisons peuvent être inondés. Dans le meilleur des cas on voit autour de la maison une grange sur pilotis pour le foin et une plateforme pour les animaux. Si la famille s'accroit à l'occasion d'un mariage, tout le monde s'implique dans la construction d'une nouvelle maison à proximité (sans permis de construire!). Le moindre espace est ainsi occupé: c'est la densification chère à nos urbanistes français! Les hommes pêchent, transportent, construisent et les femmes font le reste!

La génération des "teenagers" (70% de la population à moins de 30 ans) attirée par la ville, va certainement bouleverser ces traditions dans le futur mais les opportunités d'emploi sont telles que beaucoup devront se contenter de rester près de leur famille à la campagne. Pour les chanceux qui profitent du système on voit à Phnom Penh et Siem Reap se rénover les anciennes maisons coloniales et se construire de magnifiques résidences dans les quartiers huppés.
La religion: Le Cambodge est aujourd'hui très majoritairement (95%) bouddhiste. Avant le Xe siècle l'hindouisme et le bouddhisme ont cohabité, puis Jayavarnan VII impose le bouddhisme et fit construire le temple de Angkor Thom. Son successeur voulut revenir à l'indouisme en faisant disparaitre les sculptures représentant Bouddha. Les guerres civiles successives vont aboutir à la fusion de certaines pratiques hindouistes dans le Bouddhisme cambodgien.
La cuisine: Le riz est la nourriture de base de tous les cambodgiens. Une famille de dix personnes peut manger plusieurs tonnes de riz par an. Notre tuk-tuk de Kratie nous indique qu'une famille de quatorze personnes voisine de la sienne, mange six tonnes de riz par an. La cuisine dans les restaurants pour les touristes est excellente avec beaucoup de variétés de légumes et de choix de viandes ou de poissons dans le fameux "
amok" (ragout). Nous n'avons jamais eu de problème de dysenterie pendant notre séjour. On boit d'excellentes bières (
Angkor, Anchor et Cambodia lager) et
beaucoup de thé et bien entendu on trouve des bouteilles d'eau minérale
en vente à tous les coins de rue. Les gourdes que nous avions emportées ne sont pas utiles!

Les transports: le tuk-tuk est le moyen le plus répandu dans tout le Cambodge pour aller d'un point à un autre sur des distances pouvant aller jusqu'à une cinquantaine de kilomètres.
On peut monter à cinq sur un scooter...je pense qu'il y a autant de tuk-tuk qu'il y a d'habitants (15 millions) au Cambodge....Il y a les tuk-tuk pour familles nombreuses ou les transports en commun...Il y a aussi les tuk-tuk de luxe !
Les paysages de campagne et urbains: il ne faut pas se rendre au Cambodge pour la beauté de ses paysages ou de son patrimoine bâti, à l'exception bien entendu des temples et pagodes. En période sèche, la poussière rouge envahie tout et les balais de crin ne suffisent pas à rendre les lieux communs propres. Cependant les gens prennent des bains dans des grandes bassines d'eau stockées près des maisons. Les abords des maisons sont relativement propres à l'exception des lieux ou vivent les Chams facilement repérables. A Kep, ils se baignent dans la mer tout habillé. Les femmes regardent les ébats des enfants et des hommes de la plage.
Première étape: Phnom Penh

Une fois arrivé à l'aéroport, nous obtenons nos visas sans problème et prenons notre premier tuk-tuk (le pousse pousse cambodgien motorisé en général par un scooter Honda plus ou moins récent) pour rejoindre l’hôtel Nine (Street 9) situé dans les beaux quartiers avec sa piscine et son cadre agréable.

Après une bonne douche, nous partons en tuk-tuk (cela va sans dire) sans tarder vers le "
Genocide Museum de Tuol Sleng" situé à proximité de l'hôtel. La visite de cet ancien lycée français transformé en prison par les khmers rouges entre 1975 et 1979 avec ses salles de tortures encore dans l'état, nous laisse sans voix. 24000 habitants de Phnom Penh furent torturés dans ce lieu sur les deux millions ou plus éliminés par ces fous. Un grand nombre de photos des prisonniers, adultes ou enfants, prises par les geôliers sont exposées dans plusieurs salles avec les instruments de tortures. Ce musée est visité par les écoles. Nous nous dirigeons ensuite vers le site de
Choeug EK Genocidal Center en dehors du centre ville, là où les corps des suppliciés étaient enterrés dans des fosses communes creusées à même le sol. L'audio guide en français nous permet de comprendre toute l'horreur de cette période qui a vu disparaitre plus de deux millions de cambodgiens. On commence bien notre séjour!

Le lendemain nous partons visiter le palais Royal ou vit le roi Sihamoni, fils de Sihanouk. Ce matin là surprise! le palais est fermé! on va donc au marché russe, en fait un souk où l'on peut acheter nourriture, habillement ou tout autre chose. Ballade le long de la rivière
Tonlé sap. Nous mangeons un délicieux amok, la spécialité du pays, viande ou poisson cuits dans un lait de coco, épicé et servi avec son bol de riz. L'après midi nous pourrons finalement visiter le magnifique palais royal avec la fameuse "
pagode d'argent" dont le sol est recouvert de dalles en argent massif mais aujourd'hui en grande partie protégées par des tapis. Nous dinons au
Malis, restaurant conseillé par Fabienne Maillebouis dans un cadre exceptionnel avec bassin en terrasse et une cohorte de serveurs très stylés et sympa!


Le vendredi matin de bonne heure, nous quittons la capitale pour
Kratie en bus, notre hôtelier nous avait indiqué la veille au soir que RMN était une compagnie à mauvaise réputation, les chauffeurs roulent comme des fous, ce qui évidemment ne rassure pas Michèle! En fait, nous arriverons sans encombre dans cette petite ville calme vers 13h. Nous avions réservé la veille dans l’hôtel
Oudom Sambath situé au bord du Mekong avec une vue splendide sur le fleuve. On prend un tuk-tuk pour le site de
Prek Kampi situé à une vingtaine de kilomètres de Kratie où nous embarquons pour une ballade sur le Mekong afin d'observer les dauphins d'eau douce et admirer le magnifique coucher de soleil. Ce périple sera suivi d'un bon diner au restaurant
You Hong II Guesthouse (16$ pour deux!) en ville.

Le lendemain nous sommes réveillés à 5h du matin par des chants, litanies et musiques. Nous comprendrons plus tard qu'il s'agit d'une fête organisée dans la pagode de l'ile de
Koh Trong en face de l’hôtel et qui va durer trois jours! On prend le bac pour l'ile, louons des vélos et partons pour un tour d'une douzaine de kilomètres. On découvre un lieu écologiquement protégé (sans voiture), avec de belles maisons en bois sur pilotis et des habitants cultivateurs très amicaux. A l'extrémité de l'ile se trouve un village flottant de pêcheurs. Il n'y a pas d'horaires pour le bac. Il attend de faire le plein de passagers aussi attendons une heure sous un abri de fortune installé sur la plage et sous un soleil et une température de 38°C au moins!

La nuit suivante, nous serons dérangé par le bruit infernal de la climatisation de la chambre d'à coté.

Un minivan vient nous prendre à l’hôtel pour nous emmener à
Siem Reap. Notre hôtelier nous a conseillé d'acheter trois places à 15$ chacune afin d'avoir un peu d'espace pour un trajet de sept heures! Nous faisons une courte halte déjeuner-toilette. La cuisine est rustique! On se contentera de manger un paquet de gâteaux secs. Nous arrivons à Siem Reap sans encombre et rejoignons notre hôtel
myHouse Tropical Garden situé un peu à l’écart du centre ville et du fameux "
old market"
Psar Krom avec sa rue commerçante "
Pub Street" où se trouvent tous les restaurants pour touristes. Si l’hôtel conseillé par Brigitte Beauvallet est sympa avec sa terrasse et sa piscine, la chambre est vraiment petite et que dire de la salle de bain-WC-douche! Michèle est déçue mais finalement nous resterons quatre nuits l'équipe de l’hôtel étant très sympa et serviable.

Après un bon diner au
K-BBQ dans une petite rue piétonnière du old market, nous dégustons une marmite "
Discover Khmer BBQ" avec émincé de bœuf, poulet, crocodile, porc et squid, les légumes cuisant dans un bouillon délicieux arrosé d'un
Beach house pinota (rosé sud africain). Au retour nous achetons deux bermudas pour 36$.
Le lundi 10 mars: pas d'eau dans la salle de bain! on constate qu'il n'y en a pas dans tout l’hôtel...elle doit revenir dans une heure selon le personnel. Effectivement miracle, l'eau revient! Notre tuk-tuk nous attend avec un guide devant l’hôtel pour effectuer le petit tour des principaux temples d'Angkor. Nous sommes agréablement surpris par la personnalité et l'excellent français du guide que notre tuk-tuk nous avait proposé la veille. Alex parle sept langues (guide7languages@gmail.com) et connait parfaitement son histoire et son pays.
Nous commençons la visite par le fameux temple d'
Angkor Vat aux cinq tours, puis nous poursuivons avec les classiques
Angkor Thom et le
Bayon. L'après midi nous finissons la visite avec
Ta Prohm, le fameux temple ruiné par les racines énormes des fromagers.
Notre guide Alex a appris le français à l'école car la classe d'anglais était complète. Il parle cinq autres langues dont le russe, l'anglais qu'il a appris seul. Il a effectué un stage de six mois pour devenir guide accrédité. Après quatre années passées dans une agence de tourisme, il est désormais guide indépendant. Il n'a jamais quitté son pays car les voyages sont trop chers. Nous en profitons pour discuter de la situation économique et politique du Cambodge (voir chapitre sur le Cambodge actuel).

Le mardi 11 mars, nous partons en taxi vers le temple de
Banteay Srei (à 35kms de Siem Reap), visite recommandée par les Merlin. Effectivement, le temple en pierre rose couvert de sculptures d'une finesse extraordinaire en très bon état, dédié à Shiva mérite le détour.
Une belle exposition de photos, montre les étapes de la restauration effectuée par les français de l'EFEO (Ecole Française d'Extreme-Orient) au début du XXe. C'est là que Malraux "piqua" un bas relief qu'il revendit en France. Après avoir visité
Banteay Samré, nous retournons diner à Siem Reap au restaurant K-BBQ. Nous faisons la connaissance de nos voisins, un jeune couple de hollandais dont la femme parle un excellent français.

Le mercredi 12 mars nous effectuons la visite dite du "
Grand Tour" en tuk-tuk qui nous emmène au delà d'Angkor Vat et Angkor Thom vers
Preah Khan. Il faut imaginer que ces temples étaient à l'origine (IXe au XIVe siècles) construits au milieu de villes ou villages constitués de maisons et palais en bois qui ont complétement disparus aujourd'hui. Ces habitations ont été détruites par les guerres (et peut-être les incendies?) qui ravagèrent longtemps cette région du Cambodge. Les temples eux-mêmes ont subit des destructions et on peut voir d'énorme tas de pierres taillées entassées, qui attendent les futures équipes de restauration. Bizarre! les policiers présents dans des temples nous proposent d'acheter une insigne de police pour 5$! On poursuit notre tour par
Neak Pean, un sanctuaire sur une ile sans grand intérêt et
Ta Som petit temple englouti par la forêt mais avec des arbres magnifiques, le
Mebon oriental et
Prepup imposante pyramide de briques datant de 961 dédiée à Shiva. On croise un couple de canadiens français qui avaient -20°C en partant de Montréal alors que nous subissons une température de presque 40°C. Après nous être restauré, nous nous rendons à
Roluos (15kms de Siem Reap) et visitons les derniers temples de
Preah Ko,
Bakong et
Lolei. La lassitude nous assaille et nous sommes heureux de rentrer à l’hôtel pour "buller" au bord de la piscine. Diner au "
Amok Restaurant" rue de la soif dans l'ancien marché. Michèle choisi un "
Fried Khmer Turmeric".

Le jeudi 13 mars nous partons en taxi pour l'embarcadère sur le fleuve
Tonlé Sap, afin de prendre un bateau de la compagnie
Tara Boat. Notre chauffeur
Sothy (phoysothy@yahoo.fr) est en fait également notre guide. Il vit avec sa famille à 35kms au nord de Siem Reap. Ils sont quatorze dans la maison et trois chiens. Il a payé ses études en travaillant la nuit sur les chantiers de construction. Il parle un anglais que nous comprenons bien!
Nous sommes seuls dans le bateau et faisons une traversée d'une heure (25kms) vers le village de
Kampong Phluk en aval. Le niveau du lac est au plus bas à cette époque de l'année. Les rives boueuses sont donc découvertes et l'eau très jaune. Cela n'empêche pas les pêcheurs de lancer leurs filets immergés dans l'eau du Tonlé Sap, le plus grand lac d’Asie qui se jette dans le Mekong à Phnom Penh. Lorsque le niveau du Mekong monte de 12 à 15m à la saison des pluies (Aout-Novembre), la puissance du courant provoque la remontée des eaux vers l'amont du Tonlé Sap.
Kampong Phluk est un petit village typique de 3000 âmes environ où la vie communautaire est très organisée. Les maisons sur pilotis sont simples, très imbriquées et visiblement les gens vivent très modestement de la pêche et de la culture du riz (deux récoltes seulement par an) et de quelques légumes (haricots). Ils vendent des crevettes roses et des sardines séchées très appréciées des cambodgiens à l'apéritif. Les crevettes séchées sont vendues 15$ le kilo une fois nettoyées de leur carapace.
Il y l'école primaire communale et l'école privée d'anglais (Pagna@Pagnalanguageschool.org) auxquelles il faut ajouter la classe de catéchisme chrétien. Les enfants sont contents de dire quelques mots en anglais à notre passage:
What is your name? Nous assistons à une cérémonie religieuse bouddhiste en présence de plusieurs bonzes chantants. Les habitants viennent tous déposer des offrandes (riz, fruits, argent). Les Sud Coréens ont construit une jetée sur pilotis de plusieurs centaines de mètres de long et de plus de 20m de hauteur qui va du village au bord du lac. Un restaurant est déjà ouvert et l'on imagine que le tourisme va donc se développer avec des retombées possibles pour les locaux ce qui n'est pas certain car tous les employés ayant participé à la construction venaient de Corée.

A la saison des pluies, les animaux (serpents, singes) se réfugient dans la canopée des arbres ce qui les rend facilement atteignables par les chasseurs. Finalement, nous rebroussons chemin et nous nous arrêtons pour déjeuner sur un bateau de la compagnie stationné à proximité d'un grand village flottant avec ses bateaux jardins potagers, ses bateaux poulaillers et son église catholique (la seule que nous ayons vue pendant notre séjour!). Notre guide se débat avec son téléphone portable Samsung d'occasion qui fonctionne mal. Il veut montrer des photos de
Kampong Phluk et du lac à ses parents qui n'ont jamais quitté leur village.
Retour à l’hôtel où nous attendrons l'heure de notre bus de nuit équipé du Wifi qui doit nous emmener à
Sihanouk ville (Konpong Som) au sud du pays après plus de 9 heures de route (départ vers 21h, arrivée à 6h du matin). Nous avons tout le temps de profiter à nouveau de la piscine et de choisir un hôtel dans notre prochaine et dernière étape de
Kep.


Nous nous installons "confortablement" dans une couchette au deuxième étage au milieu des jeunes routards. Cela nous rajeunit! Après quelques kilomètres le bus s’arrête devant une scierie. Le chauffeur vide le coffre à bagages et le rempli d'une trentaine de longues (et lourdes) panes de bois. Les bagages sont entassés sans précaution au milieu de l'allée centrale. Nous sommes inquiets car peu de temps après le bus freine brutalement et nous supposerons que les planches ont du glisser dans le coffre...Bravo la sécurité! Finalement nous arriverons sans avoir pu dormir à Sihanouk Ville, nous prendrons immédiatement un minibus pour
Kampot puis pour notre destination finale
Kep. Nous sommes accueillis par les hôtes de notre magnifique lodge, le
Palm House, dont nous découvriront un peu plus tard qu'il est vide. Nous sommes idéalement situé à quelques pas de la côte et à 2$ de tuk-tuk de la belle plage de sable blanc, du marché aux crabes et de plusieurs restaurants sympas en bord du golf de Siam.

Nous dinons au
Srey Pov près du marché aux crabes. Michèle tente le "
crabe bleu" excellent et très plein accompagné de sa sauce au poivre de Kampot, le meilleur du monde, arrosé d'un rosé australien!

Le samedi 15 mars, après le petit déjeuner (l'homme est toujours servi en premier!), nous louons deux vélos et partons pour le circuit de 12kms qui emprunte les chemins escarpés du
Parc National. Après un incontournable bain dans le golf de Siam (la mer est à 29-30°C), nous retournons au restaurant
Srey Pov où Michèle cette fois goute aux délicieuses gambas pêchées localement alors que je choisi le
"fried chicken on peper". Nous faisons la connaissance des cambodgiens de la table d'à côté qui parlent français. En fait se sont des franco-cambodgiens qui vivent pour certains à Evry. Je crois même reconnaitre un confrère retraité qui travaillait chez Digital. Puis arrivent un autre groupe de cambodgiens qui s’avèrent être des cousins, également franco-cambodgiens vivant à Nantes, les cousins des premiers. Embrassades, rires, photos,...ils ne s'étaient pas vus en France depuis des lustres. Nous revenons au lodge où nous retrouvons nos "Nantais" qui hésitent à réserver deux chambres pour le week-end. Finalement nous les convaincrons de choisir notre hôtel. Nous flânons à la piscine et commandons deux jus de citron vers 16h30...on voit un de nos hôtes partir en moto...en fait il est parti chercher des citrons en ville...vers 18h avec un grand sourire la barmaid nous apporte nos boissons...C'est ça l'esprit de service du Cambodge!

Le dimanche 16 mars nous partons en vélo vers la frontière vietnamienne et ses marais salants. Michèle heurte ma roue arrière et fait une lourde chute sans gravité mais avec des ecchymoses sur le bras et surtout le genoux. Nous rentrons donc à l’hôtel afin de nettoyer et désinfecter les blessures. A nouveau notre hôte prend sa moto et revient un quart d'heure après avec des bandelettes, des pansements et du désinfectant (pour 5$) qu'il a obtenu chez le médecin du village.
Retour au restaurant
Srey Pov pour une nouvelle dégustation de crabes et de crevettes...Michèle sympathise avec une fillette qui veut échanger ses lunettes avec les siennes....puis repos à la piscine...des cris venant de la cuisine nous font croire à une dispute entre filles... il n'en est rien...le chef se précipite non pas pour calmer des belligérantes mais pour tuer un serpent de 70cm. Michèle n'est pas très rassuré et vérifiera la fermeture de notre fenêtre de chambre.

Le lundi 17 (dernier jour) nous visitons une plantation de poivriers située à une dizaine de kilomètres de Kep vers la frontière vietnamienne. L'exploitation possède environ 400 arbres assez fragiles, protégés du soleil par des feuilles de palmiers. Ils sont arrosés deux fois par semaine, la récolte se terminant avec la saison des pluies. Chaque arbre produit 4 à 10kgs de graines vendues au minimum 40$ le kilo. Les graines récoltées sont de couleur verte ou oranger et deviennent noires et très odorantes, rouges ou blanches selon le temps de séchage. On fait le plein de poivre pour la famille et les amies. Michèle se fait masser pendant une heure par une femme aveugle. Elle se sentira beaucoup mieux, ses douleurs aux jambes ayant disparues.

Mardi 18 mars: C'est le départ en taxi de Kep pour l'aéroport de Phnom Penh. Nous arrivons un peu en avance pour prendre le vol Malaysian Airlines de 16h30 pour Kuala Lumpur avec un peu d'angoisse car on ne sait toujours pas ce qui s'est réellement passé pour le vol MH0330 qui a disparu depuis le 8 mars. On attendra près de cinq heure à Kuala Lumpur avant de prendre l'A380 pour paris CdG. La caméra sur la dérive de l'avion permet de voir l'atterrissage en temps réel ce qui très impressionnant. On prend le RER B, Noël Mariau nous attend à Massy-Palaiseau et nous invite à un petit déjeuner avec croissants. C'est fini on reprendra rapidement le rythme rochefortais sans trop de jetlag. Fin du voyage.
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