Voyage à Cuba - Mars 2017 page 1/2

Fin 2016 nos amis Fabris nous proposent d’effectuer un séjour à Cuba début 2017. Nous avions en tête cette destination après le retour positif d’amis et de Charlotte Large. Décision fut prise de partir en choisissant la formule des chambres d’hôtes réservées via une association cubaine présente en France. Nous réservons les vols directs sur Air Caraïbes avec départ d’Orly Sud pour la Havane le vendredi 13 et retour le samedi 18 mars. Après quelques problèmes pour obtenir nos visas de tourisme, nous étions prêts le jour J ! L’ile étant vaste (plus de 1300km de long), nous avions fait le choix de rester sur la partie ouest avec les étapes indiquées sur la carte ci-dessous. Nous ferons plus de 2000 kms avec notre voiture de location.



Généralités sur Cuba

Comme pour les autres compte-rendu de nos voyages, je tente de décrire dans ce chapitre ce que nous avons constaté de la vie  réelle des cubains illustrée par les discussions avec les rares contacts que nous avons pu avoir avec les autochtones, et les non moins rares discussions avec nos hôtes. Citons cependant notre rencontre avec Amadeo, notre précieux guide dans la Havane et chauffeur d’une très belle Chevrolet décapotable  appelée Daisy  (voir jeudi 17 mars) qui nous a fait découvrir, au-delà des sites, beaucoup d’aspects de la vie cubaine actuelle.


Il y a 2 monnaies à Cuba. Une pour les touristes, le « CUC » seule monnaie dite « convertible » qui équivaut à un € mais n’est pas accepté ailleurs qu’à Cuba et le peso réservé au Cubain qui vaut 23 fois moins ?

La première chose qui saute aux yeux à notre arrivée c’est la pléthore de vieilles voitures américaines pas toujours en bon état, qui fument et empestent pas seulement à la Havane mais dans tout le pays. La mafia américaine avait importé ces véhicules en masse et Fidel avait interdit leur exportation. Les cubains sont des super bricoleurs car le changement de moteur est taxé de 6000 CUC’s. Le trafic de pièces détachées est donc un business lucratif à Cuba.

Les voitures de location sont récentes et immatriculées avec un « T » comme touriste. Les autres sont « P » pour particuliers cubains ou B pour ? ou D (administration). Au-delà des américaines des années 1960, circulent pas mal de Lada des années 1980 et quelques Peugeot de la même époque. On voit également quelques 4x4 et belles voitures récentes mais elles sont rares. La circulation est fluide car il n’y a pas finalement énormément de voitures.

Les panneaux indicateurs sont rares et souvent absents en particulier aux endroits stratégiques. Il faudra souvent que nous fassions appel aux cartes, aux guides et à la carte détaillée téléchargée dans la tablette des Fabris pour retrouver notre chemin. Il y a deux compagnies de bus d’état réservés aux touristes (les paraderos) dont la principale Transtur et le concurrent Trans Gaviota, dispose de très nombreux et beaux bus tout confort et récents. Ces sociétés en général appartiennent à des membres  ou amis des Castro. Les vélos-taxis, mototaxis mais également les charrettes-taxis sont légions dans les rues. Les routes sont relativement bonnes avec quelquefois des gros trous qu’il faut absolument éviter à l’exception de celle qui va de Santa Lucia à la presqu’ile de Cayo Jutias (voir mardi 7 mars).

   
La deuxième chose frappante est la référence permanente à la Révolution avec le culte de la personnalité  concernant Fidel et le Che que l’on voit partout. Sur la photo on voit un immeuble de la place de la révolution à la Havane avec cette représentation du "Ché". Des immenses panneaux publicitaires partout dans les villes et en bord des routes rappellent les bienfaits de la révolution avec des slogans qui nous font un peu rigoler. Les cubains ne peuvent pas oublier cet épisode de leur histoire.
Les cubaines sont toutes habillées de vêtements légers, colorés qui moulent leurs formes souvent avantageuses. Les hommes sont plus classiques en jean délavé et tee-shirt. Pas de femmes voilées à Cuba. Au moins, ils ont échappé à ce fléau pour le moment. La religion a été très encadrée par le régime mais une secte vaudou semble se développer avec des membres tout de blanc vêtu.
  
L’éducation, axe toujours privilégié de la politique de Fidel, est gratuite et obligatoire pour tous. Les tenues des élèves ou des collégiens sont très saillantes, les filles avec leur jupette  bleue ou beige, parfois très maquillées, les garçons en culotte courte. Mais il faut payer ces tenues qui ne sont chères et participent au marché noir. Acheter un PC pour étudier est hors de portée.

Les exercices physiques peuvent se pratiquer dans les rues ainsi que les siestes des petits sous les arbres des places quand l’école est trop petite ou sans climatisation. Pour les étudiants l’université est gratuite mais il n’est pas facile de trouver un logement et le transport par les bus est aléatoire !


Le logement en ville : A la Havane, les beaux immeubles de style colonial ont servi de logement pour les cubains qui ont quitté la campagne. Souvent les étages avec leur plafond haut ont été divisés en 2 afin de loger plus de monde. Le logement est gratuit pour tous et l’eau et l’électricité presque gratuit également. Cependant la vétusté des lieux habités et la décrépitude de certains immeubles font plutôt penser à Beyrouth après la guerre civile. L’Etat commence à vendre au privé certains baux immobiliers à La Havane. Mais les propriétaires potentiels sont bloqués par le manque de main-d’œuvre qualifiée pour rénover ou reconstruire les bâtiments et également de matériaux. Les artisans sont tous employés par l’Etat.

Les belles villas de style colonial dans les villes de province sont souvent très bien entretenues et rénovées.

 Les magasins d’alimentation pour les cubains ne proposent pas grand-chose. Il faut se fournir au marché noir. On constate qu’un cubain ne peut pas acheter plus de 2,5 kg de pommes de terre, la vente sur le marché est sous le contrôle d’un inspecteur afin d’éviter les trafics !
Internet (ou Interniet!) : La pub dit que Cuba est désormais le lieu le mieux équipé en Wifi dans le monde. Ce n’est pas complètement faux car effectivement la plupart des villes proposent le Wifi au niveau des places centrales. Nous avons acheté une carte d’accès au « Orange » local ESCATA( ?) mais nous n’avons jamais pu établir de connexion sur le web et consulter nos emails.


Tout d’abord dès l’arrivée à La Havane on voit des vautours dans le ciel (des Urubus  selon certain guide). Ils ont envahi l’ile et probablement éliminer d’autres espèces même s’ils ne se nourrissent que de cadavres.  

La vie économique : L’Etat contrôle tout ! Même si il y a quelques tentatives de libéralisation par Raul, elles sont freinées par la taxation et l’ennemi reste le « particulier ». Les salaires officiels sont bas ainsi un ouvrier gagne l’équivalent de 25€ par mois et un médecin 60. Les hôpitaux publics sont gratuits. Les cliniques privées commencent à se développer mais une visite coute 60 CUC donc hors de portée du cubain lambda et représente donc un mois de salaire d’un médecin conventionné. Les pharmacies sont vides. Pour avoir de l’aspirine il faut donner 5 CUC de la main à la main au pharmacien sinon rien ! Les pharmacies privées sont inaccessibles pour les cubains. Aujourd’hui la libéralisation modeste de l’économie s’accompagne immédiatement de nouvelles contraintes (taxes) qui annihilent le progrès.
L’Etat emploi la plupart des artisans ce qui ne permet pas aux particuliers de racheter des maisons pour les rénover. Il manque également de matériaux qu’il faut importer à grand frais de l’étranger.  La corruption est générale.  Il faut « arroser » tous les niveaux de la hiérarchie. Les dirigeants au plus haut niveau sont des apparatchiks qui sont issus de la révolution donc âgés et déconnectés de la vie réelle. La relève n’est pas aux manettes ! Les scandales sont étouffés. Il se dit dans la presse étrangère que les dirigeants affrètent régulièrement des avions qui vont déposer des sommes importantes dans des paradis fiscaux. Un chauffeur de taxi paye une taxe forfaitaire de 500 CUC par mois pour l’essence et 10% de ses revenus en impôts.

Cependant il y a ceux qui profitent du système et en particulier ceux qui bénéficient des retombées du tourisme. Ainsi un gardien de parking près d’une plage ou en ville demande 2 CUC pour garder votre véhicule soit environ 120 CUC par jour comparé au salaire d’un médecin c’est aberrent ! On image mal que ce gardien garde tout pour lui ! Contrairement à ce qu’a pu dire notre Ségolène lors de son séjour à Cuba en 2016, les prisons cubaines retiennent encore plusieurs centaines d’opposants.  La retraite de base est de 10€ par mois. Comment vivre et quoi manger avec cette somme ? Par ailleurs l’Etat donne des bons de lait aux familles jusqu’à l’âge de 7 ans.
Terre de contraste : On voit les fermes d’Etat du centre de l’ile s’équipées de nouveaux tracteurs pour les cultures de la canne à sucre et fruitières alors que dans le sud (région de Pinard el Rio) , les agriculteurs vivent comme en France au début du 20e siècle en labourant des petites parcelles avec des charrues tirées par des bœufs. Cuba pourrait probablement exporter ses produits agricoles. L’industrie est limitée à quelques grosses PMI qui fabriquent des équipements technologiquement dépassés. Le tourisme en fort développement risque d’être freiné par l’attitude des cubains qui saisissent toutes les occasions de prendre des sous sans chaleur humaine et qui sont déjà en concurrence avec les voisins des caraïbes.  Le CUC est désormais aligné sur le dollar US et l’Euro alors que le peso il y a cinq ans valait 35% de moins. Les prix pour les touristes ont également augmentés sensiblement ces dernières années. Pas sur que les capitalistes américains investissent lourdement à Cuba même si Donald Trump ne remet pas en cause les accords passés par Obama.
Le pays en sous anesthésie et le système n’est donc pas viable à terme. L’argent est le sujet de prédilection de tout cubain. Quel a été l’impact du blocus américain sur l’état actuel du pays depuis les années 1960 ? nous n’avons pas de réponse claire. Un fait cependant : le régime castriste n’a pas su organiser l’économie, planifier les investissements et empêcher le népotisme et la corruption. Le changement lent mais visible risque de faire éclater le consensus social actuel. Les initiatives privées ne pourront pas être éternellement bloquées par un régime dont le chef indique qu’il va quitter le pouvoir dans les prochains mois. Malgré les publicités, le mythe de Fidel et du Che n’est pas éternel.
   
Vendredi 23 mars : Départ pour la Havane

Après avoir déposé la voiture des Fabris dans un garage à proximité d’Orly, nous entamons le parcours du parfait voyageur avec le check-in puis la douane. Premier incident, Daniel est arrêté par un contrôleur qui lui indique qu’il a des « munitions » dans son sac de cabine. Daniel est surpris mais constate qu’effectivement il avait laissé trois balles de carabine dans une poche de veste. Après déposition à la douane, nous embarquons dans l’Airbus A300-300 d’Air Caraïbes pour un vol sans problème avec une arrivée à 15h heure locale. On prend un taxi jusqu’à notre logement « Sixtoy Maria » (Calle F 609 Apto 7 Bajos) situé dans le quartier supposé tranquille de Velado à 700m de l’océan et du Malecon. Nous sommes bien accueillis par Maria qui nous fait visiter nos chambres petites mais très propres. On fait la connaissance d’un couple de jeunes français avec un petit garçon et on part faire une balade à pied jusqu’au boulevard Malecon en bord de l’océan en empruntant la « Rampa »(calle 23).

Nous sommes tout de suite surpris par le nombre de vieilles voitures américaines qui circulent dont les pots d’échappement projettent des gros nuages noirs de gaz très irritants. On boit notre premier Mojito dans un café sur la Rampa et dînons chez notre logeuse Maria. Nous sommes dans nos draps dès 21h30 ! A priori l’hôtel en arrière plan a été construit par la mafia américaine pendant la prohibition.


Samedi 4 mars (La Havane)

Levé à 7h30, PdJ à 8h et départ en taxi pour Miramar où notre agence de location de voitures nous a donné RdV à 10h impérativement ! La file d’attente est déjà longue et principalement composée de français avec lesquels nous échangeons sur leurs expériences de Cuba. La température est agréable (21°C) avec une petite ondée pour rafraîchir. Après plus de 2 heures d’attente nous récupérons notre « Geely » rouge et nous tentons de retrouver la route du centre ville avec quelques hésitations. Les panneaux indicateurs sont rares dans le pays et à la Havane en particulier ! Nous mangeons notre première langouste (thermidor) au restaurant « CRIOLLA » dans la ville historique (la plus belle !). Le café à 4 CUC par personne nous reste en travers de la gorge !

Puis nous allons visiter la jolie baie de Boca de Cogimar, là où Ernest Hemingway allait pêcher et boire son fameux cocktail « trago » à base de rhum (on dit « ron » à Cuba). Nous testons le cocktail dans le café musée où se rendait Ernest (on voit ses photos avec Fidel) et rentrons diner dans un restaurant sur Rampa avec un pichet de Mojito.

La serveuse n’est pas très sympa, la carte est limité mais la nourriture est bonne et l’addition également (34 CUC au total pour quatre).
  



Dimanche 5 mars : destination Vinalès (on dit « vignalès » )

Après avoir cherché l’autopista A4 sur nos cartes, nous voici en direction de Pinard el Rio sur une belle route ( 3 x 3 voies) après avoir embarqué un auto stoppeur Antonio un peu contre l’avis des femmes. Il est sympa et parle un peu le français qu’il a appris à l’école. Il nous propose de visiter une ferme qui cultive le meilleur tabac de Cuba sur la route près de Los Palacios. On visite le séchoir avec ses milliers de feuilles qui sèchent sur les branches d’eucalyptus et achetons trois cigares « cohiba » pour  15 CUC (on s’est fait avoir probablement J). Ils reversent 90% de la production issue des 17ha à l’Etat . Antonio confirme que la vie est encore dure à Cuba mais qu’elle est plus libre depuis Raul Castro. Apparemment il ne veut pas en dire plus !

Arrivée à Vinalès à 14h. On déjeune au « PEPO’s » pour 26 CUC’s avec le café. On emménage dans un gite sympa un peu en dehors du centre « ADA y ONELIO ». Le calme est relatif  la nuit à cause des coqs qui chantent dès 4h du matin. C’est incontournable à Cuba d’élever des poules et donc d’avoir au minimum un coq. On verra que cela a été pire encore à Trinidad. Visite rapide du lac avec la truie qui chemine tranquillement avec ses petits le long de la plage.  Balade dans la rue principale très touristique avec ses bars et orchestres.

Spectacle de musique et de danse au conservatoire sur la grand place. Nous buvons notre mojito au « El Colonial » avec son groupe « Tradi Cuba » de musique traditionnelle cubaine mais avec d’excellents instrumentistes au saxo et aux percussions. On achète le CD et on ira les réécouter au « Mogotes Bar » le soir après diner chez nos hôtes en dégustant un petit « ron » à 3 CUC. Le village est dominé par une chaîne de Mogotes, belles collines boisées semblables aux moros de la baie de Rio.



Lundi 6 mars : Vinalès – Pinar del Rio

Excellent pdj avec jus de fruits, galettes, fromages, omelette après une nuit perturbée par le vent et les coqs. Il faut refaire le plein car les stations sont rares dans le coin et il nous faut impérativement de la « gasolina » à 94° à 1,20 CUC le litre). On fait la queue mais cela n’avance pas. On apprend qu’il n’y a plus d’essence. Il faut se rendre à Pinard el Rio situé à 25kms. Très tourné  vers le tourisme avec ses gites nombreux, il possède quelques exploitations agricoles que nous visiterons l’après midi avec une guide locale prénommé Marika, gentille parlant bien le français.

On assiste à la fabrication des cigares « monte-cristo n°1 » (une référence !) par Antonio (qui semble apprécier Marie-France )que l’on fume ensemble avec un groupe de jeunes. 25 CUC le paquet de 10 ! cheap price comparé à nos cohiba ! Mais personne n’achète… marche à travers la campagne et les champs de manioc. Ce soir on change : capirhina pour tous ! Diner de crevettes à la sauce  salsa et langouste grillée accompagnées d’une bouteille de blanc d’Espagne.






Mardi 7 mars : Vinales et presqu’ile de CAYO JUTIAS

Direction Minas de Matahambre et le mur de la révolution : Fidel a fait peindre une immense fresque sur un flanc de mogote qui retrace l’histoire de Cuba, sans grand intérêt. La route est bonne jusqu’à Minas après cela se dégrade beaucoup. Des ornières dans tous les coins qu’il faut éviter absolument sauf à casser une suspension ou crever un pneu ! Après Santa Lucia c’est encore pire, on roule à 10 à l’heure en pointe…jusqu’au bout de la presqu’ile de Cayo Jutias, belle plage de sable blanc bordée de mangrove.

Nous prenons notre premier bain dans le golfe du Mexique en nous abritant sous les arbres.  De magnifiques sculptures en bois flotté décorent la plage (voir photo). Le restaurant de la plage est construit en bois et couvert de feuilles de palmier. On ne choisit pas le plat de poisson grillé assez bon. Retour à la « casa » vers 18h30 après 2 heures de slalom ! Daniel va prendre des photos aux abords du lac et croise une italienne routarde qui fait du stop et lui fait part de sa déception. Elle trouve que les cubains ne sont pas conviviaux et que la vie est chère. Les touristes sont pris pour des vaches à lait…ce qui va s’avérer exact. Diner à la casa avec Da¨kiri pour M-France et Mojito pour les autres. La langouste est copieuse et assez bonne. Dodo après une petite marche digestive dans le bourg.



Mercredi 8 mars – CienFuegos

On fait le plein de CUC au distributeur et retour sur la A4 pour une longue route vers CienFuegos via La Havane puisqu’il n’y a de grande route qui évite la capitale. On se débrouille pas mal dans la Havane pour retrouver l’autopista A1 qui nous emmène jusqu’à Aguada de Pasajeros à 35 kms de notre destination. Plein de « especial » à San José et premier arrêt de Daniel par le gendarme de service pour excès de vitesse : 100 pour 80. Ce sera un simple avertissement. La culture semble plus moderne dans cette région avec ses tracteurs suivis par les aigrettes blanches au bec rouge.

Arrivés à Cienfuegos un autochtone nous guide en vélo jusqu’à notre gite « HOSTAL Taylor Made » en centre ville. Le quartier n’est pas reluisant mais à l’intérieur du bâtiment est chouette avec son patio au fond! Notre hôte Yosney et sa femme Yady nous accueillent chaleureusement et nous offre un café. Installation et balade jusqu’à la place Marti , belle avec ses bâtiments bien rénovés et sa cathédrale. On boit notre enième Mojito et diner à la casa de langoustes grillées et crevettes. Le gîte a été ouvert par Yosney et sa sœur Nani il y a seulement 5 mois. Il travaille toujours dans la journée au syndicat d’initiative. Il parle quelques mots de français et comprend bien ce qu’on demande. Cette nuit sera relativement calme….
  

Jeudi 9 mars – Presqu’ile de Zapata
Départ pour Zapata par la route nationale. Visite de « Laguna del Tesoro » en bateau. Groupes d’habitations et circuit de sentiers imitant les villages lacustres anciens où l’on peut voir quelques beaux oiseaux que Daniel et Michèle se feront un plaisir de mitrailler. Déjeuner à Playa Larga en bordure de la fameuse baie des cochons où le contingent américain composé principalement de réfugiés cubains tente de débarquer sur l’ile au mois d’avril 1960 afin de reprendre le pouvoir au main des révolutionnaires. Ils seront repoussés après 4 jours de combat acharné sur terre, sur mer et dans le ciel. En passant on se baigne à la Playa Rancho Luna, belle plage de sable mais avec une digue de béton qui cache complètement la vue sur l’océan. Cette digue de 2m de hauteur a du être construite pour empêcher un autre débarquement des américains.
Nous visitons le petit musée qui retrace toutes les étapes de cette guerre éclair. Le long de la route ont été érigé des monuments à la mémoire des défenseurs morts au combat. Retour à Cienfuegos sans problème par la route directe par laquelle selon les guides nous étions censés nous perdre faute d’indication. Balade sur le Prado (ou aussi appelé Malecon) avec une vue panoramique de la place Marti sur le soleil couchant sur l’océan.

Après la visite du joli théâtre Tomas Terry situé sur la place Parque Marti avec ses affiches retraçant les spectacles auxquels ont participé beaucoup de vedettes internationales dont notre Sarah Bernard.  Visite également de la cathédrale et du Palacio Ferrer de style neo rococo avec sa tourelle qui offre une vue panoramique sur les toits de la vile. A l’intérieur on assiste à un cours de danse animé par une femme dynamique.  Diner en ville avec langouste et crevettes grillées arrosées d’une capirinha pour changer un peu.

Vendredi 10 mars : Cienfuegos – départ pour Trinidad

Départ pour Trinidad situé à moins de 80 kms avec un détour sur la passe d’entrée de la belle baie de Cienfuegos , la Passa Caballos en face du fort Castillo de Jagua qui gardait l’entrée. On croise beaucoup d’attelages de chevaux, parfois de bœufs et également des cavaliers aux fières allures de gauchos à la mexicaine. La route est belle avec une vue sur la Sierra Del Escambray dont le sommet le Pico San Juan culmine à 1140m. Ce fut l’un des repères du « Che » en 1950. Le soleil sur l’océan et la pluie d’orage sur la sierra offrent des lumières très belles et arcs en ciel. Nous arrivons à Trinidad et trouvons rapidement notre gîte grâce aux indications très précises de l’association et d’une carte sur la tablette des Fabris. Le quartier poussiéreux, les façades des maisons en déliquescence, la rue avec les enfants qui jouent au football ne sont pas très encourageant s!  En fait, nous sommes accueillis par un gentil jeune homme qui parle un peu le français et entrons dans une maison très bien entretenue avec de belles chambres et un patio bien décoré de belles plantes au fond.
Nous sommes à Hostal Tailor Made rue Clemente Pereira au 175. Les Fabris choisissent une chambre qui donne sur la rue avec balcon. Nous prenons celle située près du patio en pensant qu’elle serait plus calme. On verra que ce n’était pas tout à fait le cas ! Yosney, notre hôte et son épouse Yady nous offre un cocktail de fruits à base de mangue très rafraichissant. Yosney travaille au syndicat d’initiative. Il a ouvert ce gite il y a seulement cinq mois avec sa sœur Nani (hostal.trinidadtailormade@gmail.com tel (53)53806161.
Après une douche réparatrice, nous allons visiter le centre ville et buvons notre mojito « special » (trop sucré à notre gout) à la casa avant de diner d’un délicieux poisson grillé cuisiné par notre hôte. Le diner est excellent avec crabes, poisson, crevettes, légumes, soupe-bouillon et sorbet arrosé d’une bonne bouteille de blanc d’Espagne.

Samedi 11 mars : Trinidad

Réveil à 2h du matin par un cocorico, un autre déclenche un concert de coqs à 5h ! je hais les coqs ! On déjeune copieusement et l’on attaque la route de la Sierra vers Topes de Collantes. Nous décidons de descendre le chemin vers le salto del Caburina avec un dénivelé impressionnant sur 3,5kms de chemin caillouteux dans la foret pour arriver sur une chute modeste et un petit lac d’eau claire où se baigne quelques jeunes cubains dans une eau à 15°C environ. On se contente de les regarder ! Retour qui laissera quelques traces dans les organismes le lendemain. Déjeuner de sandwiches sur la belle terrasse ensoleillée du « Terrazia El Colonial » en centre ville et une longue pause de récupération avant d’aller se baigner sur la plage de Playa Mayor à quelques kilomètres de Trinidad. On dîne au restaurant El Dorado à petit prix. Michèle est un peu dérangée. La nuit est à nouveau perturbée par les coqs. On ne s’habitue pas !

Dimanche 12 mars : Trinidad

On avait commandé le Pdj à 8h30. Nous sommes réveillés par les préparatifs à 7h00 ! Que se passe t-il ? Je demande à Yadi si elle prépare bien le pdj pour 8h30. Elle me répond que oui. Finalement, on se lève pour 8h30 et il est 9h30 car nous sommes passés à l’heure d’été sans le savoir. Le pdj est tellement copieux que l’on garde les sandwiches pour le déjeuner. On revisite la veille ville et la place Parque Cespedès avec sa mairie, puis la Playa Mayor à nouveau et ses petits marchés qui vendent les mêmes bibelots en bois ou les caquettes vertes avec l’étiole rouge des guérilleros cubains. Une dame demande à Michèle si elle veut échanger sa robe qu’elle trouve belle. On prend le chemin de la presqu’il d’Ancon avec sa belle plage de sable fin. Nous sommes dimanche et les locaux sont nombreux sous les parasols. On s’abrite sous un palmier en face d’une famille cubaine dont les membres vont descendre quelques neuf canettes de 355cl de bière  chacun et de verre de ron mélangé avec de l’eau (on suppose). Au retour petit détour par le joli petit port de pêche de la Boca sur l’embouchure de la rivière locale. Ce soir diner à la casa avec langouste à la sauce maison. La nuit est perturbée cette fois par un homme dans la rue qui doit appeler sa femme qui semble refuser de lui ouvrir la porte. Cela réveille les coqs qui n’arrêteront pas de chanter jusqu’au matin avec en écho quelques chiens. Conseil aux touristes, apporter des boules « Quiès ».
   

Lundi 13 mars : Santa Clara

On part pour Santa Clara en faisant un détour par Sancti Spiritus sans grand intérêt. Nous arrivons chez nos hôtes « Casa Natalia » villa Clara en plein centre de Santa Clara. Les chambres sont belles, l’appartement est grand et les hôtes sympas.


On visite le mémorial du « train blindé » appelé Monumento a la toma del tren blindado. En 1958, le « Che » est chargé par Fidel d’empêcher les forces armées de Batista de l’ouest(la Havane) de faire leur liaison avec celles de l’est (Santiago de Cuba). Il est informé qu’un train chargé d’armements, de munitions et d’hommes va passer par Santa Clara. Il fait arracher 20m de voies avec un bull et attendent le déraillement du train. Les hommes enfermés dans les wagons brindés sont apeurés sans coup férir aux hommes de Che Guevara en nombre pourtant très inférieur. Ce fait d’armes restera comme l’un des épisodes qui va créer la légende du Che.
Visite de la grand place Parque Vidal avec son musée, son théâtre, sa cathédrale fermée après 17h, on parcoure le Boulevard de l’indépendance avec ses boutiques et pour la première fois on voit une boutique qui vend des écrans plats.
On dine à la casa avec des cameronès, soupe de haricots rouges, pollo (poulet) pour Marie-France, le tout servi très (trop) rapidement par Maye et Boris. Ils sont peut être pressés d’aller voir la télé ? On trouve un seul café ouvert sur la place Parque Vidal car nous sommes lundi soir. On boit un mojito en écoutant un orchestre de vétérans du style du Buena Vista Social Club. Cette nuit pas de chant du coq mais du bruit dans la rue pour les Fabris.

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