Séjour en Turquie du 9 au 16
octobre 2011

Après que nos amis Benizé et Mariau nous aient convaincu de
l’intérêt et du sérieux de l’offre exceptionnelle de
www.laturquielaplusbelle.com
relayée par le Figaro qui propose un voyage en Cappadoce pour 149€, nous décidâmes
de faire le voyage en ce mois d’octobre 2011. Michèle s’occupe de tout et nous
voilà parti avec nos amis Fabris, Vilbert-Petit et Poirier pour un séjour de 8
jours entre le 9 et le 16 octobre. En fait il faudra rajouter 199€ pour la
pension complète et pour les visites payantes. Notre guide nous expliquera que
cette formule qui connaît aujourd’hui un grand succès puisqu’elle représente
plus de la moitié des séjours en Turquie a été testée avec les allemands puis
étendue aux français. Chaque prestataire fait un effort sur les prix,
commissions et sur les salaires (hôtel, guide, chauffeur, agence, compagnie
aérienne, etc.) et nous supposons que les fabriques avec vente directe de
bijoux, tapis et autres vêtements en cuir que nous visiterons participent
également.
Arrivée le dimanche 9
octobre par le vol OHY646 de la compagnie Onurair qui devait en
principe décoller de Roissy CdG à 11h30 et atterrir à Antalya vers 16h30 heure
locale après 4h de vol. Malheureusement les intempéries (gros orages sur la
région d’Antalya) firent que nous atterrîmes à Adana (1) située à environ 400kms à l’est de la cote méditerranéenne.
Attente de près de deux heures dans l’aéroport puis envol vers Antalya (2) avec un atterrissage angoissant,
l’avion étant fortement secoué par de grosses bourrasques de vent. Nous
apprîmes le lendemain qu’un avion s’était crashé sur la piste. Arrivée à
l’hôtel 5 étoiles vers 1h30 du matin pour un réveil vers 5h30.

Nous faisons la connaissance de notre guide stambouliote
Tamer Gunalp. Ses parents (son père
était tailleur) ont émigré lorsqu’il avait 3 ans en France dans les années 60
où il a fait ses études jusqu’à l’âge de 18 ans (Henri IV) avant de revenir
finir ses études de linguiste dans une école française d’Istanbul. Il est marié
avec une femme d’origine byzantine (d’origine grecque) qui travaille dans un
lycée français. Il possède une excellente connaissance de l’histoire complexe
de la Turquie, de sa culture, ses religions et de son économie. Pendant les
longs trajets en bus il nous présente différents aspects de la vie courante des
turques et trouve toujours des réponses aux questions que lui posent les 34
passagers. Ainsi le temps passe plus vite, Tamer nous organisant de fréquents
arrêts « photos » nous permettant également de faire nos emplettes
dans les superbes magasins présents systématiquement sur les lieux touristiques.
Départ le lundi 10
pour la Cappadoce via Konya. Nous empruntons la « route de la
soie » en traversant les montagnes du Taurus
qui nous amène à l’hôtel Suhan Cappadoia d’Avanos (3) près de NevSehir
après une visite rapide de la ville souterraine de Saratli. Nous logeons à
l’hôtel Suhan Kapadokya Otel situé à Avanos.
Visite de la
Cappadoce les mardi 11 et mercredi 12 : Le mardi matin nous nous
levons à 5h afin d’effectuer notre premier vol en montgolfière et survoler les
belles vallées de la région. Malheureusement après deux heures d’attente, le
responsable de la compagnie « Atmosfer balloons » nous indique que
nous ne pourrons pas voler car les conditions atmosphériques sont incompatibles
avec la sécurité (trop de vent mal orienté). C’est avec soulagement que Tamer
nous informe que nous sommes enregistrés pour un vol le jeudi matin suivant.
Nous commençons la visite des sites : les vieilles villes de Uchisar et Urgup,
Goreme (5) et ses églises le mercredi, la vallée des pigeonniers, la vallée
de Devrent, le site de Ortahisar avec sa vue sur la vallée de Balkan… Nous visitons une fabrique de tapis
« Naturel » à Altinova. Bien entendu on nous déroule le tapis rouge
avec dégustation de raki pour les amateurs et présentation originale d’un grand
nombre de tapis en laine, double nœud, tous plus beaux les uns que les autres.
Personne du groupe n’a craqué !
Le mercredi soir nous assisterons dans une ancienne salle de
spectacle transformée en église à une cérémonie de derviches tourneurs avec
leur tenue traditionnelle.
Visite de Antalya et
sa région le jeudi 13 après une ballade magnifique en montgolfière pilotée
par Mustapha Bozlak de près d’une heure à travers la région d’Uçhisar (4), nous reprenons la route vers la
cote ouest (Antalya). Nous ferons une halte pour visiter le caravansérail seljoukide de Zazadin Hani construit au 13e siècle situé
dans le village de Sultanhanı, à une quarantaine de kilomètres à l'Ouest
d'Aksaray. C’est l’un des plus grands caravansérails de Turquie, très bien
rénové. A Konya, nous visiterons le
mausolée de Mevlana, l’un des personnages religieux les plus importants avec le
prophète dans le monde musulman et créateurs des fameux derviches tourneurs et nous coucherons dans un superbe hôtel Cenger
une nuit en bord de mer.
Le vendredi 14 matin nous nous rendons dans deux fabriques
de bijoux et de cuir. Nous déjeunons dans un sympathique restaurant en terrasse
au bord de la baie d’Antalya, dégustant notre premier kebab accompagné d’une
bouteille de « Turasan » vin rouge d’Ürgüp en Cappadoce. L’après midi nous visitons
la ville d’Antalya (6) avec ses
chutes de Karpuzkald et le vieux port situé au pied d’une falaise abrupte
abritant la vieille ville. Nous logeons
pour les deux dernières nuits au Ganita Hôtel situé en bord de mer à proximité
de Manavgat.
Le samedi 15 matin nous visitons la mosquée de Manavgat (7), copie en plus petit de la
Mosquée bleue d’Istanbul, puis dans la région d’Aspendos le théâtre antique et l’aqueduc romain. Après un déjeuner
sur place, nous passerons l’après midi sur la plage de l’hôtel Ganita avant de
fêter dignement la victoire de l’équipe de France de rugby qui a battu le matin
le Pays de Galles et iront donc rencontrer les All blacks en finale du
championnat du monde dimanche 23.
Retour le dimanche 16
après un réveil très matinal à 2h30 du matin, un rapide petit déjeuner à
l’hôtel et un trajet en bus vers l’aéroport d’Antalya, nous décollons vers CdG
par le vol OHY645 toujours d’Onur Air. Tout se passe bien !
Sur la route de la
Cappadoce…après quelques heures de route dans notre bus Mercedès, nous
faisons une première halte à Saratli pour visiter l’une des plus grande villes
souterraines la cité oubliée de Saratli, près d’Aksaray. On y pénètre par
une étable d’une noirceur de four, suivant des tunnels qui ouvrent sur une
cuisine tapissée de fumée, ployant le dos dans les passages les plus étroits…
Le site comporte 2 kilomètres carrés de galeries, dont on ressort un peu
poussiéreux, content de ressentir sur sa peau la chaude caresse du soleil.

Nous logeons les trois jours dans un hôtel tout juste ouvert
pour la saison 2011 : le Suhan Kapadokya Otel à Avanos. Si l’hôtel de près
de 400 chambres (trop petites) est d’une décoration moderne assez réussie, les
finitions sont complètement loupées. C’est le cas en particulier la salle de
bains de la chambre des Fabris. Le comble ! le bar n’avait plus de whisky
Jameson, marque préférée de Daniel et Michèle, et le deuxième jour, même plus
de Chivas…la dèche !
Le haut plateau de la Cappadoce est compris entre les villes
d’Avanos au nord, de Nevsehir à l’ouest et de Kayseri à l’est. Elle est classée
au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce n’est qu’une petite partie de l’ancien
royaume helléniste qui s’étendait de la chaine pontique aux monts du Taurus.
Province romaine au 1er siècle, avec pour capitale Kayseri
(Césarée), s’y développa une importante communauté monachique au 4ème
siècle et la région se couvrit de monastères et d’églises. Saint Basile et ses
condisciples favorisent la vie en communauté (cénobitisme) au plus près des
préceptes de l’Evangile, les moines se consacrant à de multiples travaux
manuels et à la charité.
Les habitants (troglodytes) s’enterrent dans des grottes
faciles à creuses dans le tuf pour se protéger des envahisseurs. Ils
construisaient également des villes souterraines comme celle d’Uchisar où ils
pouvaient se réfugier avec leurs animaux et leurs réserves alimentaires. Les
accès étaient fermés par des meules de pierre et la ventilation était assurée
par des cheminées profondes de plus de 8m.
La région est dominée par l’Erciyès Dagi, 3ème
sommet de Turquie (3916m) avec ses trois volcans (Erciyes, Hasandagi et
Aladagi) qui deversèrent des torrents de lave sur la région. Les cendres
volcaniques formèrent des couches de roches poreuses (tuf) tandis que la lave
se transforma en basalte plus dur. L’érosion crée par les inondations, les
pluies, la neige et le vent qui balayait les couches rocheuses constituèrent
des « cheminées de fée » ou colonnes de tuf couronnées d’un chapeau
de protection en pierre de basalte noire. On trouve des milliers de cheminées
dans la région ce qui donne un relief fantasmagorique avec des couleurs de
l’ocre rouge au blanc puis au violet foncé selon l’heure du jour. Le sol est
fertile ce qui favorise la culture de la vigne, des légumes et des fruits (grenades).
Visite de la
Cappadoce: Les sites les plus intéressants sont localisés autour du
village de Goreme dans un rayon d’une dizaine de kilomètres. De notre hôtel
d’Avanos nous étions à deux pas des vallées les plus belles et des deux
villages typiques d’Uçhisar et d’Urgup. Des norias de bus déposent les
touristes sur tous les sites remarquables aussi notre guide Tamer essayait-il
de décaler nos horaires afin d’être plus tranquille ce qui ne fut jamais
évident.
Urgup est réputée
pour ses tapis et son vin le « Turasan » . Les pampres de la
vigne recouvrent le fond des vallées et nous avons pu assister aux vendanges en
cours.
Au pied de la falaise on peut
voir les vestiges de l’ancienne ville troglodytes Kaya Kapi. Et bien entendu
les cheminées de fée de la Ferry valley sont toutes plus belles les une que les
autres.

Le vallon de
Goreme
fut habité par les troglodytes depuis le 4
ème siècle. Il comprend
une trentaine d’églises ornées de fresques. Au sommet l’ « église à
la pomme » abrite des portraits de prophètes, l’église au serpent célèbre
pour son Saint Georges qui terrasse le dragon, l’église sombre et l’église à la
boucle (Tokali Kilesi). Nos photographes s’en donnent à cœur joie ! L’un des villages les plus typiques est
Uchisar situé entre Nevsehir et Urgup. Dans un paysage lunaire se
dresse un pic criblé de grottes sur 25 niveaux, de centaines d’ouvertures. Il
abrite des maisons, des églises et des chapelles qui pouvaient accueillir tout
le village. Au pied de la forteresse se pressent de belles maisons grecques aux
frontons sculptés du 18 et 19eme. Nous déjeunons dans des restaurants assez
vastes pour accueillir tous les touristes et proposant une nourriture finalement
assez bonne. Ci-dessous nous sommes au Kaya Otel de Goreme avec une vue
magnifique sur la colline environnante. Le superbe site d’
Ortahisar
est visible de loin. Une haute citadelle naturelle toute perforée d’ouverture
le domine. Du sommet on a une vue magnifique sur la vallée de Balkan. Les
ruelles sont bordées de belles maisons blanches. Le site d’
Aktepe nous offre des formes de roches extraordinaires.
Baptême de l’air en
ballon au dessus des vallées de Cappadoce

Sur les conseils de Martine Bénizé, nous décidâmes
d’effectuer le survol en montgolfière des vallées aux environs de Nevsehir.
Notre guide nous trouve un départ tôt le mardi matin avec un réveil à 5h30 avec
la compagnie « Atmospher Balloons ». Un bus vient nous chercher à
l’hôtel et nous amène au siège de la compagnie ou nous retrouvons une foule de
gens qui attendent que la décision de lancer les vols soit prise par la Direction.
Après deux heures d’attente, le directeur nous informe que les conditions
atmosphériques (vent fort) sont telles qu’ils sont obligés d’annuler tous les
vols. Ils nous proposent un nouveau départ le jeudi matin.

Nous voilà à nouveau sur le terrain d’envol après avoir pris
un copieux petit déjeuner vers 6h30 du matin. Une trentaine de montgolfières
sont en cours de gonflage dans la pénombre du petit matin. Le spectacle des
ballons éclairés par la lumière des bruleurs à gaz est superbe. Le temps est à
la pluie et le vent reste fort et mal dirigé. Notre pilote Mustapha Bozlak nous
montre les premières montgolfières qui sont poussées à grande vitesse par le
vent dominant vers une colline éloignée des belles vallées et que le temps de
vol sera écourté et sans intérêt. Alors que nous étions déjà monté dans la
nacelle qui peut contenir jusqu’à 20 personnes, Il décide donc de faire
dégonfler notre ballon qui est tout de go replié et rangé dans son sac à notre
grand dam. Puis miraculeusement, après une petite heure d’attente, on voit les
employés défaire à nouveau le ballon et le regonfler pour un départ imminent.
Quel spectacle merveilleux de se trouver à quelques centaines de mètres du sol,
parfois à quelques mètres, et de pouvoir admirer les vallées encaissées avec
des lumières changeantes au fur et à mesure que le soleil se lève. Après une
heure de vol dans ce calme caractéristique uniquement troublé par le bruit des
bruleurs qui réchauffent les 13 000 m
3 d’air du ballon, nous
atterrissons directement sur la remorque du 4x4. Mustapha nous remet notre
certificat de vol et nous retournons heureux, la tête pleine de belles images
et souvenirs vers notre hôtel.
Konya : le musée
Metvlana « Rumi »: Mevlâna Celâleddin
Roumî est né le 30 septembre 1207 à Belh, dans la région d'Horasan faisant
partie du territoire actuel de l'Afghanistan. À cette époque une grande partie
de l'Anatolie était sous la souveraineté des Seldjoukides qui s'installèrent
non loin de Konya, anciens territoires romains, c'est à dire byzantins, en
Anatolie, d'où son surnom de "Roumi" (Romain, Byzantin,
Anatolien). Il devint un illustre savant dont la réputation dépassa les
frontières et sa doctrine s'étendit dans tout le monde islamique. Des disciples
vinrent de pays lointains
pour suivre ses cours. C'est à cette époque qu'il gagna son surnom de
"Mevlâna" (notre divin seigneur).
En 1244, il
rencontre l’humble derviche Sems
("soleil" en persan) prêchant l'abnégation de soi et le sacrifice.
Après la disparition de son ami, Mevlâna s'enferma dans sa cellule et,
dans
cette atmosphère nostalgique, s'adonna à la poésie et à la méditation.
Il
pensait, dansait en pivotant sur lui-même. Ainsi naissait le "semâ",
cette danse que les derviches tourneurs interprètent encore aujourd'hui.
Il se
mit à écrire une œuvre magistrale faite de recueils poétiques, le
Mesnevi. Écrite en langue persane, cette œuvre est emprunte de
philosophie soufi. Il
écrivit également de nombreux poèmes où il prône l'amour divin et la
tolérance.
Selon lui, la poésie, la musique et la danse participent à l'élévation
vers
Dieu.
Nous visitons le mausolée de Mevlana à Konya. Juste
au-dessous de la coupole verte du Mausolée, se trouve les tombes de Mevlana recouverte
d’une couverture tissée de fils d'or et de son fils Sultan Veled. Le salon des
derviches (salon où les derviches tournaient - Semahane) a été construit sur
l'ordre de Soliman le Magnifique en même temps que le lieu de prière (mesdjit)
au 16ème siècle. Dans une dizaine de vitrines se trouvant dans le mesdjid, on
trouve des volumes du Coran, des calligraphies et des dorures de grande
valeur.
Mosquée de Manavgat : A l’extérieur de la mosquée se trouve
un édifice circulaire pour les ablutions qui sont obligatoires avant la prière
et l'entrée dans la mosquée. Geste symbolique qui permet au croyant de se laver
de ses erreurs et de ses fautes. La mosquée
de Manavgat possède quatre minarets. Leur nombre est fonction de
la capacité d'accueil et surtout de la richesse des généreux donateurs. Le
jour de la fin du ramadan le spectacle est extraordinaire car tous les croyants
se retrouvent devant la mosquée pour partager le repas. Le partage et
l'entraide des plus riches vers les plus pauvres est une vraie et réelle
philosophie en Turquie. Les mosquées (lieu de culte) sont entièrement à la
charge des croyants, leur construction comme leur entretien. Pour pénétrer
à l'intérieur de la mosquée nous devons nous déchausser.
On voit ci-dessous en face de
l’entrée, le mihrab (محراب) qui est une niche, souvent décoré avec
deux colonnes et une arcature, qui indique la qibla, c’est-à-dire la direction
de la Kaaba à La Mecque vers où se tournent les musulmans pendant la prière.
Les ruines d’Aspendos, le théâtre antique
et l’aqueduc:
Aspendos est
situé à 50 kms d’Antalya près du village de Belkiz sur l’Eurymédon. La ville
fut d’abord byzantine avant de revenir à Rome en 133 av. J.C. et de devenir un
centre important avant que le fleuve fut comblé à la fin de l’antiquité. Les
ruines de l’aqueduc romain long de 850m qui apportait l’eau à Aspendos, comparable
en hauteur à celui du pont du Gard, et construit au 2ème siècle
après J.C. sont encore bien visibles.
Le théâtre romain pouvant accueillir plus de 15 000
personnes est le mieux conservé de toute l’Asie mineure. Il a été construit au
pied d’une colline. Il est célèbre pour sa scène et son acoustique et accueille
encore aujourd’hui des spectacles musicaux réputés. Toutes ces visites qui
supposent des levers aux aurores sont épuisantes et les trajets en bus sont mis
à profit pour récupérer et c’est l’occasion « faire du sucre » selon
l’expression de Tamer. Finalement, le retour vers Paris CdG se passa sans encombre
et nous rentrâmes un peu fatigué mais heureux de ce beau voyage.
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