Cette année nous partons avec nos amis Mariau pour un séjour organisé de 12 jours (10 nuits) qui va nous emmener de CAP Town et la route des vins jusqu'à Johannesburg en passant par Durban et le territoire Zoulou, le Swaziland, l'incontournable Park Kruger pour finir par Soweto.

Départ par Air France en Airbus A340 et arrivée 11h plus tard au CAP avec une heure seulement de décalage horaire. On fait connaissance avec notre guide Cedric qui parle un français remarquable et nos 13 compagnons de voyage. Le jeu sera de deviner par quel miracle Cédric a pu apprendre le français et au delà toute sa connaissance de la France sans jamais y avoir séjourné. La réponse dans la conclusion de ce compte-rendu.
La quatorzième Marie Paule arrivera le lendemain, elle avait oublié son passeport à son domicile de Reims. On arrive à notre bel hôtel ONYX situé en centre ville non loin de l'océan.
Sur la photo ci-dessus on voit Cedric devant le Musée des esclaves en centre ville.
Jour 1 (Dimanche 27 janvier): Visite du Centre ville de CAP Town

Lever à 6h30, départ à pied, notre chauffeur Chaïd et son minibus nous attendra plus loin. Nous sommes situé dans un zone gagnée sur l'océan avec son château du "Cap de Bonne Espérance" qui symbolise l'arrivée des premiers européens en 1488 qui vont créer une escale pour les bateaux en partance pour l'Inde puis des colons hollandais et huguenots à partir de 1688 , son palais, sa place du marché, etc.

Après la traversée des jardins de la Compagnie des Indes Neerlandaises nous nous rendons dans le quartier Malay "Bo Kaap" occupé principalement par les musulmans avec ses maisons aux jolies couleurs vives. Le midi nous déjeunons sur place

dans un restaurant tenu par des hôtes qui nous font participer à la fabrication de délicieux hors d'oeuvre frits. L'après midi nous prenons le téléphérique avec sa cabine à plateau tournant pour nous rendre sur le plateau de la "Table Mountain". De là nous découvrons une vue splendide de la ville du CAP et de son port. Une petite marche nous permet de découvrir des paysages à 360° de la péninsule du CAP avec ses monts et belles plages.
Retour à l’hôtel pour une courte pause au bar de l’hôtel. Nous pouvons admirer un phénomène étonnant d'une cascade de nuages se déversant de la montagne de la table. Nous nous rendrons pour dîner dans le quartier du "Water Front" ou port de plaisance avec son beau centre commercial et ses restaurants. Cela ressemble aux wharfs de San Francisco.
Jour 2 (Lundi 28 février): Visite de la péninsule du CAP


Lever 6h15. On apprend nos premiers mots en africaner "Rouya Moya" (Bonjour) avant d'attaquer la côte atlantique vers le cap de bonne espérance en passant par Green Point. Un feu s'est déclaré sur la montagne de la tête de lion. Deux hélicoptères font une noria afin de déverser le contenu de leur petite réserve d'eau puisée dans l'océan sur le feu. On passe Camps Bay, le Cannes local et on longe la montagne des 12 apôtres (en fait il y a 18 monts!) avant d'arriver à Port Hout où nous prenons un bateau vers les îles proches qui accueillent des milliers de phoques et cormorans. Puis on longe l'océan en suivant le Chapman's Peak road avec des apiques impressionnants. Un éboulement s'est produit en 2000 qui a causé la mort de toute une famille. Il faut se méfier des babouins qui lancent des pierres.

On arrive à Noordheck dans la réserve du Cap of good hope qui a partiellement brûlé en 2017. On découvre le cap des tempêtes découvert par le portugais Bartholomew Diaz et son phare très venteux. En fait la limite entre l'océan atlantique et indien est située à plus de 140 km de là à la pointe des aiguilles.

On rejoint Simons Boulders et son parc aux pingouins d'Afrique. Impressionnant de voir les centaines de pingouins qui vivent sur cette plage. On assiste à un drame: un goéland plonge sur un nid et prend l’œuf de pingouin en s’envolant sous les yeux de la maman qui ne peut rien faire. Le goéland lâche l’œuf qui s'écrase au sol et commence son repas tranquillement. En général les couples se relaient sur le nid (trou dans le sable) afin de protéger l’œuf mais il faut être vigilant! Déjeuner au bord de l'eau de gambas tigre, poissons. Le soir nous dînons dans un excellent restaurant de spécialités africaines en centre ville "the Africa Café" short market street. Le dîner se termine avec des chants interprétés par les serveuses.
Jour 3 (Mardi 29 janvier): La route des vins

Nous prenons la route de
Stollenbosch (la ville des perles - Cape Dutch) en passant par la route des jardins. C'est la plus ancienne ville de l'Afrique du Sud construite par les huguenots dans les années 1688 qui apportèrent avec eux les cépages français. Les montagnes du massif "Dragonstein" qui bordent la route étaient dans le passé habitées par des éléphants qui ont totalement disparus aujourd'hui. C'est la ville du siège de l'équipe de rugby nationale des springboks. Jusqu'en 1994 ses écoles étaient réservées aux blancs. Aujourd'hui c'est une des principales universités du pays avec plus de 30000 étudiants avec Pretoria. La plupart des belles maisons blanches qui bordent la rue principale sont des logements étudiant. La langue principale est l’afrikaner avec quelques disciplines délivrées en anglais. Il faut parler au minimum quatre langues avec deux locales comme le bantou.
La ville respire le luxe! On visite une boutique de type quincaillerie 'Oom Samie" (oncle Samie) qui est restée dans l'état depuis 1704 avec beaucoup de produits locaux encore dans leur emballage d'origine.
Nous visitons le temple qui date de 1708 et refait en 1823 après un incendie de la ville avec de beaux jardins.

Ensuite nous reprenons la route pour
Franschoeck (le pays des Français) situé dans une très belle vallée bordée de montagnes verdoyantes. Nous passons devant une propriété viticole "La Motte" bien entendu l'une des plus anciennes créee par un huguenot français d'origine. Nous visitons la propriété "La Couronne Wine estate" datant de plus de 300 ans et pique-niquons sur place dans le jardin après une dégustations de leurs crus blancs et rouges. En 1927, les vignes ont été attaqué par le phylloxera mais moins fortement qu'en France. Les viticulteurs ont mis au point le "pinotage" en mélangeant les cépages pinot noir et ermitage. On visite le musée des huguenots et le mausolée.
On dîne avec les poules sur place au restaurant "The french connexion" de pâtes (linguine) avec salade et dessert arrosé d'un cru 2017 rouge.
Jour 4 (Mercredi 30 janvier) : Le CAP-DURBAN, Sainte Lucie et Hluhluwe
Départ 8h15 pour l'aéroport. Vol Kulala pour Durban. Dejeuner avec panier repas. On roule vers Sainte-Lucie en suivant la cote (N2). On embarque pour un safari aquatique sur un bateau qui navigue sur la lagune de Sainte Lucia avec ses hippopotames, ses crocodiles et oiseaux. Les hippos vivent en famille. Il y a en plusieurs sur la lagune. On repart avec un nouveau bus et chauffeur. Ce dernier conduit à fond et prend parfois quelques risques en doublant. Tout le monde s’inquiète se savoir si la remorque avec nos valises est toujours bien accrochée au bus.
On entre dans l'état du Kwazulu-Natal ou pays Zoulou. On arrive vers 19h30 dans notre lodge Zulu Nyala avec ses 40 chambres. Diner au buffet avec danses folkloriques le tout arrosé d'un vin rouge d'un champion de golf local, Ernie Els surnommé "Big Easy".
Jour 5 (Jeudi 31 janvier): Safari et Visite d'un village Zoulou

Lever à 5h45 pour un safari en 4x4 sur les pistes de la réserve privée du lodge. Surprise! dès le départ on tombe sur un cadavre d'impala en partie mangé. Le guide indique qu'il s'agit du repas du jour d'un léopard. On va pouvoir admirer un grand nombre d'animaux sauvages en liberté en particulier auprès des points d'eau.
Il y a plus de 90 éléphants, des hippopotames, impalas, rhinocéros, girafes, pintades, différents types de springboks, Kudus, Grey Duikers, zebres, etc. Finalement au retour on verra que le cadavre de l'impala a été complètement mangé par une troupe d'une cinquantaine de vautours, ne restant que les cornes et les os.

Puis nous nous dirigeons vers une communauté zoulous avec en premier lieu la visite de l'école primaire de Nonpondo avec un guide local nommé Mdou. L'école est obligatoire en Afrique du sud à partir de 6 ans jusqu'à 18 ans et le collège à 12 ans. En primaire l'école fini à 14h. L'Anglais est la seconde langue apprise après le Zoulou avec uniforme pour les filles et différent pour les garçons.
Nous visitons un petite classe de 42 filles et garçons. Tous les instituteurs sont zoulous. Les enfants dessinent des animaux et apprennent les noms en anglais. Ils nous chantent des chansons et nous interprétons "frère Jacques" bien entendu. Les filles sont curieuses et admirent les bijoux des femmes et touchent leur peau. De 12 a à 18 ans ils iront au collège obligatoire à 50 kms de là. Il n'y a pas de ramassage scolaire et pas de cantine. Les enfants doivent marcher près de 8 kms par jour pour se rendre à l'école. L'habitat est très dispersé dans cette zone. Souvent les enfants ne mangent pas le midi et doivent attendre le dîner du soir avec les parents. Chaque école à son propre uniforme différent pour les filles et les garçons.

Le salut se dit "Ye Boh" en zoulou. Réponse "Sam bona" qui veut dire tout va bien. Ensuite nous nous dirigeons vers un village zoulou typique. On entre dans la case principale traditionnellement circulaire réservée aux cérémonies de la famille et au gouvernement du village. Les femmes peuvent se découvrir la tête uniquement à l'intérieur de la case. Le cercle représente l'unité. Les serpents qui s'introduisent dans la case ne peuvent pas se cacher dans un coin et sont tués. Les cases anciennes n'ont pas de fenêtre, les murs sont en torchis et la fumée du feu s’évacue par la paille du toit. Les plats sont composés à partir de légumes, courges, épinard et viandes.
Les hommes se tiennent traditionnellement à droite, les femmes à gauche. En effet, dans le passé les zoulous tenait leur lance de la main droite et leur bouclier de la main gauche. Donc quand un guerrier faisait irruption dans la case son coté droit n'était pas protégé. Seules les femmes peuvent se découvrir à l'intérieur de la case. Certains ossements des animaux sacrifiés sont ramenés dans la case. Lors d'un décès, l'esprit est censé rester à l'endroit du décès. Si l'on ramène une branche prise à cet endroit dans la case et qu'une chèvre la mange il faut recommencer. Il faut parler avec l'esprit pendant le transport. La chèvre sera sacrifiée. Si l'homme veille sur la famille, la femme commande! Le respect des traditions reste très présent.
On déjeune chez le Maire co-opté du village à vie sauf "empêchement". Ce dernier pour être élu doit être une personnalité souvent du parti ANC (Africa National Congress).
Jour 6 (Vendredi 1er février): HLUHLUWE le royaume du Swaziland
On passe la frontière à Golela. Le petit état indépendant Swaziland, appelé depuis 2018 le
eSwatini, est l'un des pays les plus pauvres de l'Afrique mais finalement il n'y a pas de bidonville. Les habitants construisent leur habitation au fur et à mesure de leurs moyens. Il exploite de petits jardins potager en culture bio en autosuffisance. On ne voit pas de bidonville dans ce pays.
C'est une monarchie absolue où tout est aux mains de la famille royale. Le territoire était occupé à l'origine par les xhosas, puis par les zoulous, les zotos et les swasis. Le père du roi actuel avait plusieurs femmes et 242 enfants reconnus. Lors de la fête des roseaux à Ezulwini, le roi peut choisir une nouvelle fiancée qui deviendra son épouse. Le pays vit surtout de la culture intensive de la canne à sucre et de l'artisanat qu'il exporte largement en Afrique du sud par exemple. On voit des noria de camions transporter d'un coté le charbon vers le Swaziland et revenir avec des productions locales vers l'Afrique du sud. On boit la bière locale à base de liqueur d'amarula en particulier dans la brasserie du Sibebe.

Nouveau Safari en 4x4 au Hlane Royal Natural Park réputé pour abriter la plus importante concentration de rhinocéros blancs, des éléphants, antilopes , gnous, girafes et buffles. Le groupe se sépare en deux. Nous descendons du 4x4 dans la zone où se trouvent toute une famille de rhinocéros. Nous marchons vers les animaux en suivant le guide en file indienne. Les rhinos (ils sont habitués à voir des visiteurs et sont plutôt curieux) s'approchent de nous à quelques mètres en nous encerclant. Le guide les fait fuir avec son bâton mais ils se dirigent vers le 4x4. Finalement tout rentre dans l'ordre et on continue à visiter le parc et ses animaux. On déjeune dans la réserve avec une vue imprenable sur un étang où viennent boire éléphants, hyènes, antilopes et autres oiseaux. Puis nous nous rendons au Lugogun Hotel d'Ezulwini (Le Paradis) en passant par le marché typique à ciel ouvert de
Manzini ancienne
capitale du pays.
Jour7 (Samedi 2 février): Baberton et White River

Lever à 5h45. Départ pour la réserve royale de Mlilwane. On fait une balade à pied avec un guide afin d'admirer une fois de plus les impalas et autres animaux sauvages. La réserve est un sanctuaire protégé entourée de montagnes et de prairies de savane.
On admire des termitières dont le sable travaillé par les termites constitue un excellent matériaux de construction. A part les troupeaux d'impalas, quelques phacochères et une tête de crocodile dans un bel étang, pas grand chose à voir mais une belle balade.
Nous quittons Mlilwane pour la capitale économique du Swaziland Mbabane. On traverse une contrée appelée la "suisse africaine" paysages verdoyants et vallonnés avec des collines boisées. Passage de la frontière à Oshoek et nous nous dirigeons vers l'ancienne ville de Barberton dans le Trasval est.


On s’arrête au
Centre Jane Goodal du nom d'une femme qui s'est dévouée pour la sauvegarde des chimpanzés en détresse. Ce centre récupère les chimpanzés de toute provenance abandonnés ou maltraités par leurs maîtres ou les cirques (36 dans deux grands enclos). Le guide nous racontera l'histoire de Cosy qui avait certainement été maltraité par sa maîtresse blonde qui habitait un mobile home. Depuis lorsqu'il voit une femme blonde il lui lance des pierres. C'est pourquoi on est enfermé dans une grande cage lorsque nous nous approchons de l'enclos de Cosy. C'est le monde à l'envers: les hommes sont dans les cages et les chimpanzés en liberté(surveillée).

Certains chimpanzés sont arrivés au centre en triste état comme celui qui amusait les consommateurs d'un bar et fumait cigarettes sur cigarettes et buvait comme un trou et était alcoolique en arrivant. Le centre héberge le plus vieux chimpanzés d'Afrique Crozy qui doit avoir dans les 75 ans. Il se porte comme un charme mais un peu lent pour se déplacer. La petite Suzy, appelée "la fashion chimp" est timide et ne mêle pas aux autres mais adore porter des bijoux et se déguiser. Charles est un ex dominant qui a perdu sa couronne. La troupe cherche encore son prochain maître. Des bagarres éclatent souvent par exemple pour pourchasser un voleur de fruits lancés par le guide. Ils mangent environ 10 kgs de nourriture (fruits, légumes sans viandes) par jour.

Certains chimpanzés répondent à leur prénom. Cosy est capable de montrer sa tête, son ventre ou son oreille à la demande du guide. Il a été élevé dans un laboratoire aux USA avec sa maman. Elle est décédée suite aux traitements infligés par les chercheurs et Cosy a pu en rechapé de justesse. A cinq mois un petit chimp à la force de deux hommes adultes. Une femelle domestiquée a été recueillie enceinte par le centre. Elle ne savait pas allaiter. Ils ont tenté de lui montrer des vidéos d'allaitement sans succès. Ils ont fait appel à une femme qui donnait le sein à son bébé devant la chimpanzé qui a enfin compris les gestes qu'elle devait faire. Il n'y a pas de contact entre les hommes du centre t les animaux sauf lors de soins particuliers. Le soir les chimpanzés rentrent dans un dortoir fermé et couvert. Un chimpanzé qui avait été élevé avec des babouins parlent donc leur langage. Parfois il appelle ses congénères babouins libres à l'extérieur de l'enclos qui viennent le voir. Aujourd'hui il est intégré et parle également chimpanzé. On déjeune sur place et on reprend le bus pour notre
hôtel Sanbonani resort à Hazyview. Le quartier est chic avec un magnifique golf. Nous assistons à un beau spectacle de chants et danses traditionnels interprétés par les enfants du personnel de l’hôtel ainsi que ceux d'un orphelinat soutenu financièrement par l’hôtel.
Jour 8 (Dimanche 3 février): Parc National KRUGER

Lever à 4h45 pour le safari en 4x4 (les bêtes se lèvent tôt!). Nous voila parti pour ce qui devait être le "clou" du voyage. En fait (Iris et Claude nous avaient prévenu) le parc est immense (250 kms le long de la frontière avec le Mozambique, et 60 kms de large) et les animaux sont de fait très dispersés. On va faire pas loin de 250 kilomètres pour voir des troupeaux d'impalas, des gnous, kudus, éléphants, girafes, aigles et ce que tout le monde attendait "un lion". Ce dernier était couché sur un rocher, très loin de la route, si bien que j'avais beaucoup de mal à le voir et le photographier. Heureusement Michèle a pu en prendre une avec son super appareil HP acheté dans les années 2000. On prend le petit déjeuner dans un lodge puis on repars dans le 4x4 pour une nouvelle virée. On prend un casse-croute bien mérité sur place et on repars jusqu'à 15h30.


Après une heure de repos, départ pour le village traditionnel de Shanga situé dans la région de Mpumalanga, peuplé majoritairement de bantous en provenance du Mozambique. Ce village a été reconstitué à l'identique en 1999 et (nous le pensons) ne sert que pour les touristes.

Nous sommes accueillis par notre hôtesse Prescilla qui souffle le rappel dans une (craie) corne de buffle avec un son qui rappelle les vuvuzelas de la coupe du monde. Nous dégustons quelques cacahuètes et chenilles grillées.
Elle s'agenouille à l'entrée du village pour demander la permission d'entrer. Nous somme reçus par le frère du chef dans le trône royal (Le chef est pris en ville!) et ses trois épouses. Puis nous écoutons Sangoma la guérisseuse et médium qui nous présente les concoctions de plantes et autres potions magiques. Dans la tradition bantoue les guérisseurs et les médecins travaillent ensemble, le medium étant censé être plus proche des choses spirituelles. La formation est de deux ans.
On indique à Sangoma ce que l'on a ou ressent. Selon la position des osselets qu'elle manipule elle va dire (ou pas) ce qui ne va pas. Elle va par exemple conseiller de prendre une décoction de racine de palmier en inhalation pour guérir les maux de tête. La patate africaine sera bonne pour le mal de ventre et la constipation. L'aloe vera ou aloès des Barbades soigne la peau et les yeux. L'aubergine sauvage est un poison mais est bonne pour la peau également.
On échange quelques mots en langue locale avec le roi et l'on se dirige vers le centre du village où se déroule les danses et chants traditionnels. La case du chef est interdite aux femmes sans sa permission. Une autre case est réservée à la première épouse. puis une autre est dédiée à la mère du chef. On remercie le frère du chef par un "inkomo".
Puis nous assistons à un beau spectacle de danses et chants traditionnels. Les danses reprennent les gestes des animaux un peu similaire au "aka" des rugbyman all blacks. Les bottes de fourrure était un signe convenu en signe de révolte qui n'était pas compris par les blancs.

Le spectacle est suivi d'un dîner dans la grande case avec le frère du chef. Nina et sa soeur nous servent des plats à base de polenta, poulet (plat de rigueur en Afrique du sud), purée de potiron, choux et carotte, brochettes de fruits.
Retour au lodge pour une discussion avec notre guide Cédric sur les expériences de ses voyages avec des français qu'ils trouvent souvent râleurs et négatifs comparé aux allemands.
Jour 9 (Lundi 4 février): Rivière Blyde, Cullinan, Pilgrim's Rest et Hazyview
Reveil à 5h45, petit déjeuner à 6h15 (il faut être à l'heure au rdv). En route pour le
HESC Hoedspruit Endangered Species Centre. Nous cherchons la signification du slogan affiché "Birds of a Feather". Peut-être "les loups ne se mangent pas entre eux". Comme le centre regorge d'animaux sauvages tous en danger d'extinction, en liberté qui vivent donc ensemble avec des hommes. Dans ce centre les animaux sont recueillis et certains sont relâchés dans la nature quand cela est possible.
Le safari commence par le repas des vautours et marabouts qui se jettent en masse sur les morceaux de viandes jetés par le guide. En quelques secondes tout est mangé! Le guépard, le plus rapide des félins 112 kmh) est magnifique dans son enclos ainsi que deux lions dont les parents sont morts après avoir été recueillis dans ce centre. Eux ne pourront pas être relâchés car ils ne survivraient pas en liberté. Un lion vit 20 à 25 ans en captivité et 15 ans à l'état sauvage. On voit également de beaux hippopotames blancs à trois bosses. On reconnait le leopard grâce à ses taches qui ressemblent à des roses.

Puis nous nous dirigeons vers le
canyon de la Bryde là où s'est tourné en 1985 le film de Jamie Uys "Les dieux sont tombés sur la tête" avec un bushman qui reçoit une bouteille de coca-cola. Le film a été lancé comme venant du Botswana à cause de l'embargo lié au régime de l’apartheid. On passe le col Erasmus et découvrons un magnifique panorama avec la rivière dont le nom signifie selon les cas "la joie" ou la "tristesse". Cela remonte aux premiers temps lorsque les femmes appelaient la rivière "la tristesse" car les hommes étaient partis à la découverte d'autres contres et ne revenaient pas après plusieurs moi. A leur retour la rivière s'est appelée "la joie". Nous déjeunons dans un lodge en face de la montagne des 3 huttes. Puis nous rejoignons
Bourke's Luck Potholès au confluent de la rivière Blyde et d'un affluent. les gorges sont profondes, creusées dans la roche calcaire dans un très beau site.
Nous nous dirigeons vers la ville historique (et touristique) de
Pilgrim's rest, le village des orpailleurs, là où le chercheur d'or Tom Burke a trouvé sa première pépite en 1872. Ce fut la folie avec pres de 1500 chercheurs venus faire fortune. Par contre les 19 débits de boisson et commerces divers ont fait d'excellentes affaires. Le village a été classé en 1972 et l'exploration interdite en 1886. Tout le monde s'est donc envolé vers Joburg rattaché alors à Pretoria.
Retour à Hazyview mais changement de lodge. Nous nous installons chez Hamilton, dont les ancêtres sont huguenots de la branche de Lafayette. M. Hamilton a racheté ce lodge en ruine en 2009 qui avait été construite par le premier ranger du park Kruger.
Le dîner masqué est excellent et les chambres grandes au milieu d'une vallée isolée.
Jour 10 (Mardi 5 février): SOWETO - Johannesburg - France

Départ 7h30 pour un trajet de 370kms pour Soweto dans la région administrative du Gauteng. Heureusement Cedric a prévu de visionner deux vidéos très intéressantes sur apartheid et sur Nelson Mandela. Soweto, banlieue de Johannesburg veut dire Sout Western Township. C'était une ville à part jusqu'en 1994. On embarque un guide local Linda (qui veut dire patience en langue locale). On passe devant une centrale thermique construite par EDF en 1950 aujourd'hui désaffectée et transformée en parc de loisirs.
On passe devant le plus grand hôpital d'Afrique (4000 lits) construit par les Anglais en 1950. Tris enfants sur quatre sont séropositifs. Aujourd'hui les femmes atteintes du sida sont detectées et soignées. Il est très difficile d'évaluer le nombre d'habitants dans le bidonville, probablement entre 3 et 4 millions.

On déjeune dans un ancien bar clandestin le Robby's du quartier Pimville en face du golf. où l'on sert de la cuisine locale. Mandela lors de son élection à la présidentielle à supprimer l'interdiction de vendre des boissons alcoolisées pour les bars autorisés. Mandela a également donné les droits de propriété eaux habitants de Soweto. Ceux qui en avaient les moyens ont clôturé et amélioré leurs habitations construites dans les années 1940 (48m2).

On visite la maison de Nelson Mandela, là où il est venu habiter avec sa première épouse et où il vécu également avec Winnie avant d'être emprisonné à Ruben Island en face du CAP.
Elle est entourée de poteaux qui symbolise l'enfermement de Nelson. Les murs sont couverts d'impacts de balles pendant les échauffourées entre la police et les manifestants dans les années 90. La maison a été transformé en musée avec beaucoup de phots de Mandela en particulier lorsqu'il reçoit le prix Nobel de la paix en même temps que son homologue Frederik De Klerk président jusqu'en 1994. On passe devant la maison de Desmond Tutu, l’archevêque anglican ami de Mandela qui œuvra pour le retrait de l’apartheid.
Puis nous reprîmes le chemin de l’aéroport de Johannesburg (On dit Joburg) afin de prendre le vol pour Paris dans un superbe A380 d'Air France. Arrivée sans encombre à Roissy vers 6h du matin. Le temps de récupérer nos valises, retrouver la voiture des Mariau au Parking, nous arriverons sur Rochefort vers 9h30. Fin du voyage avec uniquement une heure de décalage horaire mais quand même un peu las!
Conclusion
Indéniablement ce grand pays dont finalement nous ne connaissons qu'une toute petite partie, est attirant par ses paysages variés, son multiculturalisme, ses peuples avec leurs traditions encore ancrées dans leur mode de vie, sa jeunesse et son dynamisme sous-jacent. On sent que la page n'est pas encore complètement tournée de cette longue période tragique de l’apartheid et qu'il reste encore beaucoup à faire pour éliminer toute ségrégation mais que cela se passe dans un pays apaisé.
Au Cap on voit quelques SDF (qu'il ne faut pas confondre avec les SDF "Sans Difficultés Financières" que nous sommes! Joke) et aux carrefours des gens qui attendent que quelqu'un leur propose un petit job pour quelques heures ou la journée. L'étendue des bidonvilles à la sortie du Cap vers l'aéroport jusqu'à l'océan nous rappelle ceux de Rio. Nelson Mandela avait voulu les faire disparaître en 1994 mais ils sont toujours là même si des nouveaux quartiers avec des petites maisons en dur sont visibles par endroit. Lorsque les habitants peuvent quitter leur taudis ils sont remplacés par les immigrants venus de l'est.
Finalement, Cédric nous dévoile son secret. Ses parents avaient fait des études de médecine à Montpellier et parlaient donc français. Lorsqu'il était adolescent, ses parents exigèrent qu'il apprenne le français à la maison avec sa sœur en lisant des livres, visionnant des films et rédigeant des rédactions. Cédric pu approfondir sa maîtrise en particulier en écoutant les paroles de films comme ceux de Louis de Funès. Ce qui est étonnant c'est sa connaissance profonde de la France dans toutes ses dimensions. Il parle couramment aujourd'hui cinq langues dont l'afrikaner,l'anglais,le français, l'espagnol et l'allemand. Sa soeur Manuela parle en plus le russe, le grec et le mandarin. Cédric a pu rencontrer Nelson Mandela à deux reprises lorsqu'il était en primaire au Cap. Il en garde bien entendu un souvenir ému. Sa question (blague) récurrente lorsqu'il vérifiait la présence dans le bus: "Tout le mande est là!".
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